Pierre Alzon

Témoignage de reprise d'entreprise à télécharger

Un petit cadeau pour l'été à piocher sur le site fusacq :

Une pré-version du livre de Didier Chambaretaud "La Mouche ou la Guèpe" est à disposition au  http://www.fusacq.com/fr/images/temoignages/mouche_1.8.3.pdf

A consommer sans modération : une belle expérience qui recollent les pieds à la réalité par rapport aux discours convenus et officiels sur le sujet. Ténacité, patience, courage, humour. Non, la vie n'est pas un long fleuve tranquille mais l'aventure mérite clairement d'être vécue.

La baffe du non au JO

Finalement, je crois bien que c'est une bonne chose qu'on se soit pris une mandale.
D'une certaine manière, je trouve qu'elle est un peu méritée (pour la France, pas pour Paris)... depuis le temps qu'on donne des leçons au reste du monde sans vraiment rien prouver.

Et la sinistrose ne cessant de progresser depuis que Chirac a anesthésié la politique française dans un discours compassé et récursif, je crois vraiment qu"il faut quelques électrochocs de ce calibre pour que la France puisse sortir de son nombrilisme d'assistée.

Je crois même que si Paris2012 avait marché, cela n'aurait été qu'un peu de poudre de perlimpinpin supplémentaire, efficace probablement mais miroir aux alouettes sans aucun doute. Et le pire serait arrivé : continuer quelques années de plus sur une dynamique collective gonflée à la testostérone du sport mais sans rien changer sur le fonds... Le même coup qu'avec la coupe du monde de 98 : un sursis.

La France a besoin de se mettre un vrai coup de pied aux fesses. Son modèle est socialement génial mais économiquement archaïque car attaqué de tout coté par des parasites inconscients. Il est grand temps de mener de vraies réformes de fonds, de donner la parole à des syndicats représentatifs (ça en laisse plus beaucoup) et de faire taire les corporatismes nuisibles au bien collectif. Une vraie révolution de palais en somme. Mais y'a-t-il des homme politiques capables d'affronter le sérail ? J'en doute vraiment. Et c'est pas le fait d'avoir arracher le réacteur nucléaire ITER qui me rends fier de la France, j'ai plutot l'impression d'être plongé au coeur d'une BD de Bilal de la fin des années 70... J'ai mal à la France. C'est fou ce qu'on peut être ringard..

Snecma-Sagem, y'a bon fusion !

Le rapprochement téléguidé de ces deux entreprises à créer la surprise d'abord, puis le dédain ensuite notamment dans les milieux financiers.
J'ai lu à droite à gauche des commentaires plutôt critiques sur l'intéret limité de cette fusion, si ce n'est pour l'Etat de récupérer un peu de sous avec un motoriste difficilement "casable".

Moi je veux bien croire les experts. Et si j'ai bien compris le truc qui fâche, c'est qu'en fait, il y a tellement peu de doublons qu'il ne devrait même pas y avoir de restructuration. Et ben alors ! Une fusion sans restructuration ?? c'est pas une fusion alors, c'est ... un déjeuner sur l'herbe..., une causerie au coin du feu... ? C'est ça qui doit géner j'imagine dans les milieux qui maitrisent tout de la création de valeur... c'est aussi choquant que Google qui voulait démocratiser son IPO peut-être.

Moi, j'aime bien l'idée d'une fusion sans restructuration. C'est mon coté naïf. Car quand on voit les dégats provoqués par le facteur "stress", ou par son copain "la charrette" dans les grosses opérations bénies des marchés et où de grandes sociétés passent des années à se remettre des fuites de compétence ou des destructions de motivation, je suis ravi que dans cette opération de capital, le seul, le vrai, l'humain, soit pour une fois préservé. C'est peut-être un hasard, mais c'est suffisament rare me semble-t-il pour être souligné.

Une intense mais bonne journée...

Hier, on a eu chaud au boulot !

Depuis plusieurs mois que l'on travaille sur notre nouvelle boite, nous avions pris l'option (risquée) de sortir deux produits en parallèle.

Risquée du fait de l'inévitable dispersion d'énergie et de moyens que cela génère, mais on ne voyait pas comment l'éviter si nous voulions profiter à fond d'une opportunité et arriver parmi les premiers (si ce n'est les premiers) sur les marchés visés.

Et ce qui devait arriver arriva : les tests officiels des prototypes avec des clients-partenaires pilotes ont eu lieu le même jour pour chacune des plateformes. Dur dur !
Mega-stress et mega-doses d'adrénaline garanties !
Un avantage à ce genre de situation : s'il n'y avait pas d'avenir, on allait le savoir vite.

Et ben le miracle a eu lieu ! Tout a marché ! Certes on peut faire mieux dans le style, mais globalement les objectifs étaient atteints et tout le monde était content. Et nous donc alors... quand la tension est retombée c'était comme le reflux de la marée... mais quel bonheur. Et surtout la bonne surprise : il y a toujours des grosses entreprises ou des administrations qui font confiance à de jeunes sociétés : ça m'a rassuré quelque part.

Amex: service client vraiment nickel !

C'est vrai qu'il est plus fréquent de prendre la plume pour raler qu'autre chose. Mais là, comme l'histoire se termine bien, je me suis dit que ça valait le coup de le signaler. En général je ne suis pas du genre à brosser dans le sens du poil les interets des très grosses entreprises, mais là, je me suis agréablement laisser surprendre.

Au départ, il y a tout simplement et inéluctablement l'affirmation de ma volonté de résilier ma carte American Express (cré vin diou ! ça y'en a etre une grande décision !) Une carte verte. Tout simple et toute bête.... mais que j'avais depuis longtemps. Chaque année, quand je voyais le montant de la cotisation prélevée, je me disais :"mais à quoi cela sert-il ?..."

Cette année c'est décidé : je résilie ! Quelques semaines avant la date fatidique (extraordinaire pour une fois que je ne loupe pas un délai de préavis...) je me dis : un coup de fil .. et zou... c'est réglé... ouh ! là je révais encore...
1er coup de fil : l'informatique est en panne
2eme coup de fil : le service annulation est fermé
je commençais à me dire que tout ça c'était vraiment bien organisé pour que la résiliation soit, comment dire,... impossible ?
Puis après deux coups de fil supplémentaires, je tombe sur une personne charmante qui me dit qu'elle s'occupe de tout, la carte est résiliée et la cotisation de l'année future ne sera pas prélevée. Méfiant mais bon enfant, je la crois.

Qu'elle n'est donc pas ma surprise, au retour de vacances, de m'apercevoir qu'il n'en a rien été et que j'ai bien été prélevé d'une cotisation dont je ne voulais plus... Arrrrghhh ! Ils me cherchent .. ! et la lancinante inquiétude de refaire surface "serait-ce voulu ? est-ce une démarche systématique ? faut-il se battre tel David contre Goliath pour arrêter de payer pour rien ?

Ultime coup de fil !
Et là ... enfin... un vrai discours digne d'une telle entreprise : reconnaissance de l'erreur, excuses, promesse de régler ça très vite. Et ainsi fût-il fait.

Ayant eu à me battre un certain nombre de fois contre des boites qui ne respectaient pas leurs engagements, je me devais de reconnaitre que là, Amex avait bien assuré et corrigé l'erreur (qui peut arriver partout). Très pro. Alors je voulais leur dire bravo.

Une seule chose in fine m'a surprise. Après 20 ans en tant que client, à aucun moment, aucune personne ne m'a demandé le pourquoi de ma désaffection. Etonnant non ?

Re- faut-il lever des fonds ou pas ?

Sur son weblog, Loïc a exprimé sa vision de la création d'entreprise d'une manière simple et limpide. De nombreux manuels de plusieurs centaines de pages sur le sujet devraient à mon avis s'en inspirer...
Sur la nécessité ou pas de lever des fonds pour financer son entreprise, il en définit bien les +/-.
Je me permet juste d'exprimer mon feeling sur le choix (en simplifiant quasi à l'extrème, sorry). Pour moi il se fait quasiment en cochant Oui ou Non au cases suivantes :
1- la vision business du fondateur permet-elle d'autofinancer son indépendance (selon le prix qu'il accorde à celle-ci) ?
2- le fondateur est-il animé d'une volonté stratégique de type "radicale : ride fast or die" ?

- si les réponses sont oui/non : ce sera une belle PME... (une intense aventure humaine)
- si les réponses sont oui/oui : ce sera une belle PME qui peut devenir grande ou faire une belle valo (rare... nerfs fragiles s'abstenir... profil marathonien)
- si les réponses sont non/oui : c'est là où l'on retrouve tout du fondateur passionné qui vise un marché complexe au "raider qui cause bien" et hante les antichambres des VC (pas si rare... 99.9% stratégie 0.01% émotion... âme sensible exclue)
- si les réponses sont non/non : sauf exception, demander des sous d'abord aux proches et voir venir... eux ils peuvent pardonner parce qu'ils vous aiment ;-)

J'ajouterai juste un slogan (détourné d'un célèbre voyagiste) qui pour moi résume tout :
"entrepreneur = distributeur d'énergie "
@+